Selon une étude de l’Observatoire des Métiers du BTP, près de 10% des actifs français seraient favorables à une reconversion professionnelle dans le secteur du Bâtiment et des Travaux Publics. Un chiffre qui témoigne de l’attrait grandissant pour ces métiers manuels, souvent perçus comme porteurs d’opportunités et de stabilité en ces temps incertains.
Pourtant, se reconvertir dans le BTP n’est pas un long fleuve tranquille. Quels sont les métiers les plus demandés ? Comment se former efficacement ? Quels sont les enjeux et les perspectives d’avenir de ce secteur en pleine mutation ? On vous explique tout ça.
Le secteur du Bâtiment et des Travaux Publics : de belles opportunités
Le secteur du Bâtiment et des Travaux Publics (BTP) offre énormément d’opportunités pour ceux qui envisagent une reconversion professionnelle. Selon l’Observatoire des métiers du BTP, le secteur est en croissance de demande pour des profils variés et innovants.
Plusieurs dispositifs ont été mis en place pour répondre à cette demande, tels que le Compte Personnel de Formation de transition (CPF de transition), le dispositif de Démission-Reconversion, la Préparation Opérationnelle à l’Emploi (POE) Individuelle ou Collective, et le dispositif Transition collective (TRANSCO).
Ces derniers visent à accompagner les salariés désireux de se réorienter, en leur offrant une formation certifiante, d’aider les démissionnaires à réaliser leur projet de reconversion tout en percevant une indemnisation, et de permettre aux demandeurs d’emploi ou aux salariés en insertion de suivre une formation pour réduire l’écart entre leurs compétences actuelles et celles nécessaires pour le poste visé.
Le dispositif Transco, par exemple, a pour but de créer une passerelle entre les entreprises en difficulté et celles en quête de nouveaux talents pour des métiers considérés comme « porteurs ».
Opportunités d’embauche dans le secteur du BTP
Le secteur du BTP en France, fort de ses 1,40 million d’emplois, offre des opportunités d’embauche attrayantes, en dépit d’un léger recul causé par la crise sanitaire de 2020.
L’industrie, composée à 96% de petites entreprises de moins de 10 salariés, s’épanouit également grâce à la présence de PME, de grandes firmes comme Eiffage ou Vinci, et de bureaux d’études.
Les métiers manuels et d’encadrement sont particulièrement en vogue. Les postes les plus recherchés sont ceux de conducteur de travaux,
chef de chantier,
- maçon,
- électricien,
- charpentier,
- couvreur,
- coffreur-brancheur,
- chauffagistes,
- plombiers,
- menuisiers-poseurs.
Dans le domaine des travaux publics, les constructeurs en voirie urbaine, conducteurs d’engins, monteurs de réseaux électriques et de télécommunications sont très demandés.
Avec l’essor des outils numériques et de la modélisation 3D, les experts en maquette numérique (ou BIM manager) se font de plus en plus désirer.
Les employeurs sont à la recherche de candidats faisant preuve d’adaptabilité, de réactivité, d’initiative et ayant un penchant pour le travail en équipe.
Des professions éprouvantes physiquement
Les professions les plus éprouvantes physiquement sont essentiellement des métiers manuels et ceux du Bâtiment et des Travaux Publics (BTP).
En tête de liste, on retrouve les ouvriers de construction, les pompiers, les bûcherons, sans oublier les techniciens de maintenance sur les plateformes pétrolières.
Plus le score attribué à un métier est élevé, plus celui-ci est considéré comme exigeant sur le plan physique. Il est donc fondamental de bien réfléchir avant de se reconvertir dans le secteur du BTP, où l’effort physique est souvent le quotidien.
Par contraste, les emplois les moins astreignants sur le plan physique sont en grande partie des postes de bureau.
On peut notamment citer les statisticiens, les mathématiciens, les actuaires ou encore les conseillers financiers. Cette évaluation se base sur le degré de sédentarité du poste et la charge à manipuler dans l’exercice de ses responsabilités.
Les formations idoines pour une reconversion réussie dans le BTP
Plusieurs établissements proposent des cursus spécifiques pour acquérir les compétences requises dans le BTP. Les écoles d’ingénieurs ou les instituts universitaires de technologie (IUT) proposent des diplômes dans des domaines tels que le génie civil, la construction ou l’électricité. Des formations professionnelles continues sont disponibles pour ceux qui souhaitent se spécialiser ou se mettre à jour sur les dernières technologies et réglementations du secteur.
D’autre organismes privés comme l’atelier des chefs proposent une formation CAP IMTB à distance par exemple qui peut être un excellent moyen pour se reconvertir à moindre coût. La formation est en effet éligible au CPF ou autres mesures évoquées précédemment.
La Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) est aussi une option intéressante pour ceux qui ont déjà une expérience dans le domaine et souhaitent obtenir une certification. C’est une procédure qui permet de faire valider les compétences acquises au cours de sa vie professionnelle, et ainsi obtenir un diplôme, un titre ou un certificat de qualification professionnelle.
Enfin, pour ceux qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat dans le BTP, il existe des formations spécifiques pour apprendre à gérer une entreprise de construction. Ces formations abordent des sujets tels que la gestion financière, le marketing, le management d’équipe, la réglementation du secteur, etc.
10 métiers qui recrutent dans le BTP
Rang |
Métier |
Offres |
Demandeurs |
Débouchés |
---|---|---|---|---|
1 |
Technicien en batiment |
120 600 |
12 710 |
9.49 |
2 |
Ingenieur civil |
96 810 |
13 190 |
7.34 |
3 |
Chef de chantier |
59 200 |
8 380 |
7.06 |
4 |
Projeteur |
25 040 |
3 910 |
6.40 |
5 |
Operateur de pelle |
2 570 |
520 |
4.94 |
6 |
Geometre |
9 780 |
2 010 |
4.87 |
7 |
Dessinateur en batiment |
34 360 |
7 070 |
4.86 |
8 |
Economiste de la construction |
12 570 |
2 870 |
4.38 |
9 |
Foreur |
3 170 |
760 |
4.17 |
10 |
Monteur en structures metalliques |
21 030 |
5 130 |
4.10 |
10 métiers qui payent dans le BTP
Rang |
Métier |
Salaire Médian |
---|---|---|
1 |
Architecte |
2965 € |
2 |
Technicien en bâtiment |
2941 € |
3 |
Ingenieur civil |
2807 € |
4 |
Urbaniste |
2593 € |
5 |
Economiste de la construction |
2567 € |
6 |
Chef de chantier |
2473 € |
7 |
Dessinateur en bâtiment |
2441 € |
8 |
Geometre |
2401 € |
9 |
Peintre |
2370 € |
10 |
Paysagiste |
2370 € |
Maxime (Rouen) : « un diplôme d’ingénieur offre plus d’opportunités qu’un BUT »
Ma reconversion dans les métiers du BTP n’a pas été simple. J’ai dû acquérir les qualifications nécessaires pour devenir conducteur de travaux. Les offres d’emploi que j’ai consultées demandaient généralement un niveau d’étude de bac+2 à bac+5. Après avoir effectué quelques recherches, j’ai constaté que la formation spécifique pour ce métier est généralement équivalente à un bac+3.
J’ai exploré deux voies principales pour ma formation :
- une formation de 3 ans BUT via un IUT en génie civil
- une formation de 5 ans via une école d’ingénieurs
J’ai finalement opté pour la formation de 3 ans en génie civil. Cette décision a été motivée par l’importance que j’accordais aux stages pratiques, qui m’ont permis d’acquérir une expérience concrète sur le terrain.
En revanche, j’ai aussi compris que le fait d’avoir un diplôme d’ingénieur peut offrir plus d’opportunités d’évolution dans la profession. C’est une perspective que j’envisage pour l’avenir, peut-être en complétant ma formation initiale par une formation d’ingénieur sur 5 ans. Cela pourrait me donner l’opportunité d’acquérir une expérience internationale, un atout indéniable dans le monde du BTP.