Longtemps cantonnées dans la sphère domestique, les femmes ont progressivement investi le marché du travail depuis les années 60. Cette dynamique s’explique par un accès facilité aux études supérieures corrélé avec un souhait d’indépendance croissant. Historiquement, les femmes exercent dans le secteur tertiaire. Si le taux global d’activité des femmes continue d’augmenter, elles demeurent minoritaires dans les domaines du BTP ou de l’agriculture.
Du côté des salaires, ils restent inférieurs de 20 % à leurs homologues masculins. C’est en partie dû au fait que les emplois concernés s’exercent à temps partiel, mais également au statut de femme. En effet, ces dernières seraient moins bien payées en raison du « risque » potentiel que représente une grossesse sur leur rendement au travail.
Préférences et tendances professionnelles chez les femmes
Actuellement, les métiers en vogue auprès des femmes allient l’épanouissement personnel avec le désir d’être connecté aux autres.
On retrouve dans le « top 10 » :
- Psychologue
- Photographe
- Community manager
- Auxiliaire vétérinaire
source : métiers des femmes – top-metiers.fr
La médecine ainsi que toutes ses spécialités voit s’accroitre la parité puisqu’en 2022, elles sont devenues majoritaires.
La haute finance, la comptabilité ainsi que le marketing s’avèrent pour leur part les plus rémunérateurs. On les retrouve particulièrement sur des postes à responsabilité dans la gestion des ressources humaines, secteur hautement stratégique des entreprises.
La réalité salariale de l’emploi féminin
Dans les faits, rares sont celles dont le salaire peut concurrencer celui des hommes. Rattrapée par la réalité de terrain, à savoir plus de freins au niveau des opportunités ainsi qu’à celui de l’accès aux études supérieures, les femmes touchent en moyenne moins de 20 000 € par an.
Du côté des cadres dans le domaine financier et marketing, ce chiffre peut s’élever à plus de 35 000 €. Pour voir son revenu mensuel s’élever au-delà des 5 000 €, il faut s’orienter vers des métiers tels que conseiller juridique ou coach de carrière.
À noter que l’écart avec les hommes se majore avec l’âge, impact indéniablement lié aux interruptions de carrière en lien avec leurs grossesses et l’accompagnement des enfants.
Secteurs d’activité et progression de carrière pour les femmes
Malgré une volonté des pouvoirs publics de favoriser l’égalité hommes femmes dans l’emploi ainsi qu’une nette évolution des mentalités, les femmes s’avèrent surreprésentées dans des fonctions telles que secrétaire, aide-soignante, assistante maternelle ou encore vendeuse.
Les raisons de cette répartition sont multiples. L’ancrage fort des stéréotypes de genre ne peut pas être négligé, comme leur appétence pour les métiers de l’accompagnement et du « prendre soin », peu rémunérateurs.
On ne peut que constater l’existence bien réelle d’un plafond de verre lorsque l’on observe les pyramides hiérarchiques des entreprises : quel que soit le domaine d’activité, la proportion de femmes diminue lorsque l’on se rapproche du sommet.
Quand elles y parviennent, leur position paraît souvent plus précaire, remise en cause lors d’événements tels qu’une grossesse ou un congé parental.
Questions de genre et perspectives futures
Selon l’Observatoire des inégalités, les stéréotypes de genre persistent. On note que certains métiers restent quasi exclusivement réservés aux hommes. Il en est de même pour les femmes.
Chef d’entreprise, artisan ou encore ouvrier du BTP gardent une connotation fortement masculine, tandis que les métiers du soin, les fonctions administratives ou d’aide (aide-soignant, assistante maternelle) demeurent associés à la femme.
La mixité se retrouve chez 18 % des salariés uniquement dans les domaines de l’hôtellerie ou de la médecine, par exemple.
Il est envisageable de voir se lever cette dichotomie grâce à l’émergence de nouveaux métiers, en particulier dans le domaine du numérique. Outre l’accès facilité aux études pour les dernières générations, les nouvelles technologies possèdent une capacité d’émancipation certaine puisqu’elles peuvent être exercées à distance à la faveur du télétravail.
Une impulsion gouvernementale est donnée pour accompagner la mixité dans de nombreux domaines. On notera le travail de la fondation INRIA, dont le projet « Techpourtoutes » ambitionne, avec de nombreux partenaires entrepreneuriaux, favorise l’accès à des formations dans le secteur numérique pour les femmes.
Le secteur tertiaire évolue peu en terme d’égalité, les hommes peu qualifiés restant orientés vers des métiers physiques, les femmes vers ceux de la vente et du service à la personne.
Conclusion
Il existe une volonté affirmée de repositionner les femmes au sein des entreprises, privées ou publiques, par le biais d’initiatives gouvernementales ou de stratégies managériales. La féminisation de certains métiers a débuté, néanmoins la mixité dans tous les secteurs d’activité demeure rare pour les raisons évoquées précédemment.
Selon l’Observatoire des inégalités, ce sont les cadres qui s’en tirent le mieux en termes de parité, mais un grand pas reste à faire concernant l’égalité salariale, en particulier pour les plus de 50 ans. L’émergence de nouveaux métiers laisse entrevoir une amélioration sur la place et la rémunération des femmes dans le monde du travail. Cela sera rendu possible par un meilleur accès aux études supérieures ou à la formation en alternance vers certains métiers de l’artisanat.
La responsabilité de l’écart salarial revient aux entreprises. Grâce à des politiques incitatives telles que la transparence salariale, le congé parental accessible aux hommes ou encore des initiatives telles que l’aide à la garde d’enfants, des freins majeurs seront peu à peu levés.
Ressources et méthodologie
Des études régulières sont menées par des organismes d’état ou par les entreprises afin d’évaluer la position des femmes dans l’emploi :
l’INSEE, l’Observatoire des inégalités, entreprises signataires du groupe des Women’s Empowerment Principles des Nations Unies.
Si le chemin peut sembler encore long, la dynamique est enclenchée, source d’opportunités et de perspectives d’évolution professionnelles pour les femmes.
Dans son témoignage, Aïssata Koité démontre que le domaine des nouvelles technologies et du numérique sera un facteur majeur d’épanouissement et de réalisation professionnelle féminin. source