Selon une étude récente de l’OCDE, la France est le 4ème pays d’accueil des étudiants étrangers, avec plus de 325 000 jeunes venus des quatre coins du monde pour enrichir leurs connaissances. Un chiffre impressionnant qui témoigne de l’attractivité de notre système éducatif, mais qui soulève également de nombreuses questions. Comment ces étudiants parviennent-ils à s’intégrer dans un environnement si différent du leur ? Quels sont les défis auxquels ils sont confrontés et comment les surmontent-ils ?
Face à ces interrogations, nous avons mené notre enquête sur l’apprentissage pour les étudiants étrangers en France : décodage :
L’apprentissage pour les étudiants étrangers en France
En France, l’apprentissage pour les étudiants étrangers est rigoureusement réglementé, particulièrement pour ceux n’étant pas originaires de l’Union européenne, de l’Espace économique européen ou de la Suisse. Ces derniers doivent valider une première année de formation initiale avant d’être éligibles à un contrat d’apprentissage.
Le décret n° 2021-360 du 31 mars 2021 a permis l’accès à certains diplômes de niveau Master ou Grandes Écoles en apprentissage dès la première année de présence sur le territoire français. La loi n°2009-1437 offre aux étudiants étrangers la possibilité de bénéficier d’un contrat en alternance.
Il est impératif pour les candidats étrangers d’avoir accompli une année d’études en France avant de pouvoir signer un contrat d’apprentissage, sauf pour les détenteurs d’une carte de séjour « Vie privée, vie familiale » et les mineurs de plus de 15 ans.
Il leur est indispensable de disposer d’une autorisation de travail pour être recrutés par une entreprise française. Cette autorisation peut se présenter sous différentes formes, que ce soit un visa, une carte de séjour ou une autorisation provisoire de travail.
Conditions et démarches pour l’apprentissage en tant qu’étranger ?
L’apprentissage en France représente une opportunité précieuse pour les étudiants étrangers, leur permettant d’acquérir une expérience professionnelle significative tout en poursuivant leurs études. Le processus d’accès à l’apprentissage varie énormément selon le pays d’origine de l’étudiant :
Étudiants de l’UE et de l’EEE :
- Libre circulation : Ils peuvent travailler sans autorisation spécifique grâce à la libre circulation des travailleurs au sein de l’UE.
- Justificatifs nécessaires : Une pièce d’identité valide est requise lors de la signature du contrat d’apprentissage.
- Pays inclus : Inclut tous les pays membres de l’UE, plus l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse.
Étudiants hors UE/EEE :
- Conditions d’accès : Nécessitent un titre de séjour mentionnant la possibilité de travailler ou une autorisation provisoire de travail.
- Documentation requise : Titre de séjour avec la mention « étudiant » après une première année de séjour en France ou inscription dans un cursus reconnu par l’État.
- Types de titre de séjour acceptés :
- Carte de résident
- Carte de séjour « compétences et talents »
- Carte de séjour temporaire ou pluriannuelle « étudiant »
- D’autres titres spécifiques permettant l’emploi en France
Pour faciliter ces démarches, plusieurs ressources en ligne sont disponibles :
- Légifrance : offre l’accès à toutes les lois et décrets régissant le droit des étrangers et les conditions d’apprentissage en France (voir Légifrance).
- Administration-etrangers-en-france.interieur.gouv.fr : un portail pour les démarches administratives des étudiants étrangers (accessible ici).
La rémunération des apprentis étrangers en France
En ce qui concerne la rémunération, elle varie en fonction de l’âge de l’apprenti et de son année d’apprentissage. Ainsi, elle peut aller de 477€ pour un apprenti de moins de 18 ans en première année à 1 767€ pour un apprenti de 26 ans et plus. Il est du devoir de l’employeur de s’assurer de la validité de ces documents. Les démarches de l’employeur dépendent également du fait que l’étudiant étranger réside déjà ou non en France.
Âge de l’apprenti | Rémunération |
---|---|
👦 Moins de 18 ans en première année | 27% – 55% du SMIC |
👦 Entre 18 et 20 | 43% – 67% du SMIC |
👦 Entre 21 et 25 ans | 53% – 78% du SMIC |
👦 Plus de 26 ans | SMIC |
Les défis de l’intégration linguistique et culturelle
Outre les aspects réglementaires, l’intégration linguistique et culturelle représente un défi majeur pour les étudiants étrangers en France. La maîtrise de la langue française est un prérequis indispensable pour suivre les cours et interagir avec les autres étudiants et le personnel enseignant. Comprendre les us et coutumes du pays d’accueil facilite grandement l’adaptation à la vie quotidienne.
De nombreuses universités proposent des cours de français langue étrangère (FLE) pour aider les étudiants à améliorer leur niveau de français. Ces cours sont souvent complétés par des ateliers de conversation et des activités culturelles pour une immersion complète. Il est également possible de passer des certifications de français, comme le TCF (Test de Connaissance du Français), qui sont reconnues internationalement.
L’adaptation à la culture française peut passer par la participation à des événements culturels et sociaux, tels que les festivals, les expositions ou les rencontres sportives. Ces occasions permettent non seulement de découvrir la culture locale, mais aussi de créer des liens avec d’autres étudiants et habitants.
Pouvez-vous faire une alternance en tant qu’étranger ?
Sofiane (Limoges) : « je du me battre pour toucher les APL en raison d’un refus de la Caisse d’Allocations Familiales (CAF) »
Mon expérience en tant qu’étudiant étranger en France a été semée d’obstacles. Entre les Hautes Alpes et Paris, j’ai dû jongler avec des revenus inférieurs à 15 000 euros par an. Malgré cela, j’ai été confronté à un refus de l’Aide Personnalisée au Logement (APL) par la Caisse d’Allocations Familiales (CAF).
La CAF, malgré ses formulaires stipulant que je n’avais pas à déclarer mes revenus si ceux-ci étaient inférieurs à ce seuil, m’a demandé mes fiches de paie. Cette situation m’a semblé contradictoire et injuste. J’ai donc cherché de l’aide et on m’a conseillé de citer l’article R351-5 du code de la sécurité sociale.
Cet article précise que les ressources prises en compte pour l’APL sont les mêmes que celles retenues pour l’impôt sur le revenu. Grâce à cette information, j’ai pu faire valoir mes droits.
On m’a également suggéré de faire appel à un conciliateur en cas de non-réponse de la CAF. Cette expérience m’a appris que la connaissance des lois et des droits est essentielle pour naviguer dans le système français.