La demande de bois en France a connu une hausse significative, soutenue par un regain d’intérêt pour les matériaux durables et écologiques. Ce phénomène n’est pas sans conséquence sur la filière, qui voit ses métiers se diversifier et se moderniser pour répondre aux nouveaux enjeux environnementaux et économiques.
Loin de se limiter à l’image traditionnelle du menuisier ou du charpentier, les métiers du bois englobent désormais des compétences nombreuses allant de la gestion forestière à la conception de structures innovantes. Cette évolution ouvre des perspectives prometteuses pour ceux qui souhaitent s’engager dans une carrière alliant tradition et innovation.
Dans cet article, on vous explique pourquoi les métiers du bois représentent une filière d’avenir et comment ils s’inscrivent au cœur des préoccupations contemporaines.
Quel est l’impact économique et environnemental de la filière Forêt Bois ?
La France, avec ses 16,7 millions d’hectares de forêt, se classe comme le 4e pays européen le plus boisé. La filière forêt-bois génère une valeur ajoutée de 26,0 milliards d’euros, représentant 1,1 % du PIB en 2018.
En comparaison, l’ensemble de l’industrie française contribue à hauteur de 12,7 % du PIB. Cette filière emploie 454 700 personnes, soit 1,4 % de la population active, surpassant les secteurs nucléaire et aéronautique en termes d’emplois. L’Office National des Forêts (ONF) évalue que les forêts françaises stockent 14,7 millions de tonnes de carbone, contribuant ainsi significativement à la réduction des émissions de CO2. Un mètre cube de bois séquestre une tonne de CO2, tandis que la filière bois énergie équivaut à 9 millions de tonnes de pétrole. Pour plus d’informations sur les métiers liés à cette filière, consultez les fiches métiers correspondantes comme par exemple celle de Ebéniste.
La filière forêt-bois joue un rôle fondamental dans la transition écologique en offrant des alternatives durables aux matériaux non renouvelables. Elle permet de stocker du carbone tout en limitant les déchets.
Les innovations technologiques dans le secteur du bois se concentrent sur des matériaux durables comme le bois lamellé-croisé (CLT). Les machines CNC et l’impression 3D révolutionnent la fabrication en automatisant les processus de découpe et de modelage, facilitant la création de designs complexes.
Les meubles en bois intègrent désormais des fonctionnalités intelligentes comme la recharge sans fil et l’éclairage LED intégré. Les designs modulaires et les combinaisons de matériaux tels que le bois, le métal et le verre répondent aux besoins différents des consommateurs.
Les métiers du bois, entre tradition et innovation
Le secteur du bois ne se limite pas à l’image du simple bûcheron. Il englobe une quantité de professions telles que le garde forestier, l’élagueur ou encore le charpentier bois. Chacun de ces métiers requiert une formation spécifique, allant du bac pro au BTSA agricole, voire une licence professionnelle. Ces parcours permettent d’acquérir les compétences nécessaires pour exceller dans des emplois manuels où technicité et créativité sont essentielles.
Face aux problèmes modernes, le secteur du bois ne reste pas immobile. Les innovations se multiplient, comme en sont le résultat les salons internationaux tels que Ligna ou Révélations 2025. Ces événements mettent en lumière la modernisation de la filière, qui intègre des technologies avancées pour répondre aux exigences contemporaines. En parallèle, les métiers du bois s’orientent vers une gestion durable des forêts, tout en offrant des perspectives prometteuses dans le design contemporain et l’artisanat d’art.
Quelles sont les dernière innovations technologiques ?
Les avancées technologiques transforment le secteur du bois, avec une automatisation croissante et l’utilisation de l’IA pour optimiser les designs et prédire l’utilisation des matériaux. Les robots prennent en charge les tâches répétitives, tandis que la nanotechnologie améliore les revêtements en bois pour une durabilité accrue.
La biotechnologie, quant à elle, développe des bois modifiés aux propriétés améliorées. Une résurgence de l’artisanat traditionnel est également observée, avec une appréciation croissante pour le travail du bois fait main et les designs à bords vivants. Les organisations telles que l’Architectural Woodwork Institute (AWI) soutiennent ces innovations et promeuvent l’excellence dans le secteur.
La liste des diplômes de la filière bois
La filière bois constitue un domaine riche de savoir-faire et d’opportunités professionnelles. De la gestion forestière à la conception architecturale, en passant par l’artisanat d’art et les technologies industrielles, elle offre une large palette de diplômes accessibles à tous les niveaux.
Voici une vue d’ensemble des parcours disponibles, du CAP jusqu’au diplôme d’ingénieur.
Formations de niveau CAP : les premiers gestes du métier
Les diplômes de niveau CAP s’adressent aux jeunes souhaitant acquérir rapidement une qualification professionnelle dans les métiers manuels du bois. Ils permettent une entrée directe dans la vie active.
- Travaux forestiers : CAP agricole travaux forestiers
- Scierie et mécanique : CAP conducteur-opérateur de scierie, CAP mécanicien-conducteur scieries
- Construction : CAP charpentier bois, CAP constructeur bois
- Menuiserie : CAP menuisier fabricant, CAP menuisier installateur
- Artisanat d’art : CAP ébéniste, CAP arts du bois (marqueterie, sculpture, tournage), CAP tonnellerie
Baccalauréat professionnel : une formation complète et spécialisée
Le bac pro permet d’approfondir les techniques et de se spécialiser dans des secteurs clés de la filière, tout en ouvrant la voie à la poursuite d’études.
- Exploitation forestière : Bac pro forêt, Bac pro agroéquipement
- Transformation et fabrication : Bac pro technicien de scierie, technicien de fabrication bois
- Construction bois : Bac pro technicien constructeur bois
- Aménagement et design : Bac pro technicien menuisier agenceur, étude et réalisation d’agencement
- Métiers d’art : Bac pro artisanat et métiers d’art facteur d’orgues
BP, BM et BMA : la voie de la maîtrise artisanale
Ces diplômes permettent d’approfondir des compétences techniques et d’accéder à des fonctions de chef d’équipe ou d’artisan confirmé.
Niveau |
Diplômes |
|---|---|
BP |
Responsable de chantiers forestiers, Charpentier bois/marine, Menuisier |
BM |
Menuisier de bâtiment, Charpentier en bois |
BMA |
Ébéniste |
BTS et BTSA : technicité et spécialisation
Ces formations post-bac renforcent l’expertise technique et permettent d’accéder à des postes de techniciens supérieurs dans l’industrie, la gestion ou le commerce.
- Technologie et habitat : BTS développement et réalisation bois, systèmes constructifs bois
- Design et production : BTS productique bois, agencement architectural
- Commercialisation : BTS/BTSA technico-commercial
- Environnement et forêt : BTSA gestion forestière
Niveau Bac +3 : licences et DNMADE
À ce niveau, les formations permettent d’asseoir une spécialisation professionnelle et ouvrent sur des fonctions de cadre intermédiaire.
- Licences professionnelles métiers du bois, ameublement, espaces naturels, ingénierie construction bois
- DNMADE mention objet, orienté vers les métiers d’art et le design
Niveau Bac +5 : expertise et ingénierie
Les diplômes d’ingénieur et de master préparent aux métiers de la recherche, de la conception avancée ou de la gestion de projets complexes.
- Masters : Sciences du bois, forêts et agrosystèmes, génie civil bois, agro-sciences
- Diplômes d’ingénieur : ENSTIB, ESB, Arts et Métiers, AgroParisTech
Autres certifications professionnelles
Des formations complémentaires permettent d’obtenir des compétences très ciblées :
- Certificats de spécialisation : arboriste-élagueur, pilote de machines forestières
- Titres professionnels : charpentier, constructeur bois, menuisier, installateur
- FCIL lutherie
Répartition par secteur d’activité
Secteur |
Diplômes principaux |
|---|---|
Production forestière |
CAP travaux forestiers, Bac pro forêt, BP responsable chantiers, BTSA gestion forestière |
Scierie |
CAP scierie, Bac pro technicien de scierie |
Construction bois |
CAP charpentier, Bac pro constructeur, BTS constructif, Ingénieur bois |
Menuiserie |
CAP menuisier, BP menuisier, Bac pro menuisier agenceur |
Ameublement et arts du bois |
CAP ébéniste, CAP arts du bois, DNMADE, BTS ameublement, Licence pro |
Commercialisation |
BTSA/BTS technico-commercial bois |
Comment la formation et l’éducation soutient la filière bois ?
La filière bois en France bénéficie d’un soutien éducatif essentiel pour répondre aux besoins d’un secteur en pleine expansion. Les établissements de formation professionnelle et technique proposent des programmes spécialisés dans les métiers du bois, allant de l’ébénisterie à la gestion forestière. Ces formations comprennent des stages pratiques, permettant aux étudiants d’acquérir une expérience précieuse sur le terrain. Les écoles d’ingénieurs offrent également des cursus en sciences du bois, intégrant des modules sur les nouvelles technologies et l’innovation.
Les centres de recherche jouent un rôle fondamental dans l’évolution de la filière. Ils collaborent avec les entreprises pour développer des solutions innovantes et durables, répondant aux enjeux environnementaux et économiques actuels. Les initiatives de recherche se concentrent sur l’amélioration des techniques de production et l’optimisation de l’utilisation des ressources forestières. Des partenariats avec des universités internationales permettent d’échanger des connaissances et d’introduire des pratiques avant-gardistes.
La sensibilisation du grand public à l’importance de la filière bois est renforcée par des campagnes éducatives et des événements. Ces initiatives visent à promouvoir les métiers du bois auprès des jeunes générations, soulignant les opportunités de carrière et l’impact positif sur l’environnement. Les salons professionnels et les expositions offrent une vitrine pour les innovations et les réalisations du secteur, attirant l’attention sur les contributions économiques et écologiques de la filière.
La filière bois : un métier d’avenir
Émilie (Poitiers) « Le domaine de l’ingénierie forestière reste très compétitif »
Lorsque j’ai intégré AgroParisTech via le concours A, j’ai été impressionnée par les 257 places offertes chaque année. Ce chiffre m’a donné une idée de la compétitivité et de l’importance de cet établissement dans le domaine de l’ingénierie forestière. En troisième année, j’ai choisi de me spécialiser en Gestion Forestière, une des nombreuses spécialisations proposées, telles que la Gestion des Milieux Naturels ou encore la Gestion Environnementale des Écosystèmes et Forêts Tropicales.
Durant mon cursus, j’ai eu l’opportunité de constater la pénurie d’emplois dans le secteur forestier, ce qui m’a incitée à explorer des options à l’international. Le diplôme d’AgroParisTech est reconnu à l’étranger, et j’ai pu réaliser une année dans une université partenaire, ce qui a considérablement enrichi mon expérience professionnelle et personnelle.
En parallèle, j’ai envisagé la possibilité d’un double diplôme à l’étranger, une option qui attire environ 70 à 80 % des étudiants de ma promotion. Cette ouverture internationale est un atout majeur, surtout dans un secteur où les offres d’emploi ne sont pas toujours abondantes. Je me souviens d’avoir consulté France travail et constaté seulement deux propositions d’emplois pour notre secteur, avec 16 et 14 candidatures respectivement, ce qui démontre la nécessité de se démarquer avec des compétences internationales.
